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IMMIGRATION

« Le modèle danois n’est pas pour nous ! »
Explications (foireuses).

Par Frédéric Amoudru, ancien cadre dirigeant du secteur bancaire.

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Mette Fredericksen est une grande et belle Scandinave, danoise pour être précis, âgée de 45 ans. Maman de deux enfants, divorcée et remariée. Rien de plus banal jusque-là.

Son père, typographe, était militant du parti social-démocrate, mouvement qui a fourni au pays la plupart de ses premiers ministres depuis des décennies.

 

Sa maman était enseignante.

Une famille a priori pas trop « facho » quoi.

La jeune Mette suit les pas de son papa et rejoint le parti dès l'âge de 15 ans, où elle commence à militer.

Elle poursuit des études universitaires en sciences sociales et, cerise sur le gâteau, obtient un master en études africaines. Pas une blédarde version viking inculte et « fermée », dirait-on.

La jeune femme a de l'ambition et une énergie débordante.

 

Elle gravit tous les échelons du parti pour devenir la plus jeune première ministre du pays en 2019, dans un gouvernement de coalition, format habituel de la politique danoise. Parlons-en du Danemark.

Petit, ouvert, farouchement démocratique, passionnément égalitaire, férocement écologique, sociétalement très libéral, et un modèle social à faire rêver qui cohabite avec une économie de marché performante.

Pour couronner le tout, ce royaume de 6 millions d'âmes consacre depuis longtemps plus de 0,7 % de son budget à l'aide au développement, un objectif de l'ONU que la France, grande, généreuse et humaniste, n'a jamais pu atteindre, et de loin.

On est donc très loin, par exemple, de la Hongrie tant décriée par les « progressistes ».

Et pourtant...

Une fois arrivée au pouvoir, Mette Fredericksen déclare que l'immigration de masse extra-européenne commence à bien faire et surtout à défaire l'identité danoise, tout en pesant de façon insupportable sur son fameux modèle social.

En conséquence, elle renforce une politique beaucoup, vraiment beaucoup, plus restrictive sur l'immigration extra-UE. Ce n'est pas tout à fait "immigration zéro", mais pas loin.

 

" Marine Le Pen s'en accommoderait et Les Républicains en rêveraient. "

 

Juste pour remettre les choses dans leur contexte, le mouvement dirigé par cette première ministre ferme est membre du groupe socialiste au Parlement européen et de l'Internationale socialiste. N'en jetez plus !

 

C'est un gros caillou dans le sabot des immigrationnistes européens de voir cette femme de gauche refuser le grand remplacement dans son petit royaume.

 

Cependant, on pourrait penser que la macronie, qui compte de nombreux anciens socialistes recentrés (comme Élisabeth Borne), d'anciens centristes (avec François Bayrou en tête) et même des droitards constructifs (comme Bruno Le Maire et Gérald Darmanin), trouve là un exemple à suivre. Après tout, nous connaissons à une bien plus grande échelle les maux que Mette Fredericksen combat : violence, délinquance, communautarisme, islamisme, échec scolaire et chômage de masse dans une grande partie de notre immigration extra-européenne (à l'exception de l'immigration asiatique qui, elle, est assez exemplaire).

 

« Ah non, on ne peut pas faire comme le Danemark », disait encore Olivier Véran.

 

Pourquoi ?

 

« Bah parce que la France c'est pas pareil ».

 

Explications (bidons).

 

D'abord, notre Histoire. Nous sommes une ancienne puissance coloniale, donc ça crée des liens.

 

Notre place et notre rayonnement dans le monde nous créent des obligations.

 

Notre géographie nous met au contact, la Méditerranée oblige, du continent africain.

Commençons par l'Histoire.

Il est assez étrange qu'un pays qui a connu deux ruptures brutales avec son passé, la Révolution française et la séparation de l'Église et de l'État (sans parler de la révolution culturelle de mai 68, la plus violente physiquement en Europe), soit à ce point entravé par une partie, et une partie seulement, de son Histoire : la colonisation. La colonisation s'est achevée il y a plus de 60 ans, soit l'équivalent de deux générations chez nous et de trois là-bas (en tenant compte des différences d'espérance de vie).

L'Afrique est indépendante et c'est une bonne chose. Nous ne lui devons rien et vice versa. Nos relations sont celles d'État à États, basées sur nos intérêts bien compris. Aider au développement de l'Afrique est dans nos intérêts... mais pas servir de déversoir aux excès démographiques africains.

 

Nos liens avec l'Afrique relèvent en fait d'un fantasme postcolonial. Nous ne nous ressemblons pas, culturellement nous n'avons pas grand-chose en commun, à part peut-être la langue (avec une partie seulement du continent), et la langue ne fait pas tout. Des milliards de personnes parlent anglais, est-ce que cela fait d'eux des Britanniques ? De plus, le ressentiment anti-français grandit partout.

 

Sur le plan économique et social, nous sommes à des années-lumière de l'Afrique. Géopolitiquement, nous nous éloignons de plus en plus. La Chine, autocratique et économiquement puissante, inspire bien plus le continent que la patrie des Lumières. La guerre en Ukraine, qui nous mobilise énormément, indiffère l'Afrique, sauf en ce qui concerne ses conséquences sur le prix des céréales et des oléagineux.

 

Plus le temps passe, plus on nous reproche notre passé colonial et on exige que nous laissions se faire la contre-colonisation de la France par les petits-enfants ou arrière-petits-enfants des anciens colonisés.

 

Venons-en à notre rang, notre rôle, notre place, notre rayonnement sur l'échiquier mondial. On nous impose d'accueillir le reste du monde (et surtout le continent africain), peu importe le coût financier, social, sécuritaire et civilisationnel que cela représente. Et puis quoi encore ?

 

Les belles âmes nous rappellent que sans l'immigration, nous n'aurions pas bénéficié de toute une ribambelle de personnalités qui ont contribué à la grandeur de la France. C'est un fait, mais lorsque vous examinez cette liste, vous constatez qu'il s'agit principalement d'Européens, d'Arméniens, de Juifs d'Afrique du Nord et d'Orient. Ce ne sont plus ces types d'immigrations qui se produisent.

 

Bloquer l'invasion de l'Afrique nous aliénerait une prétendue "aire d'influence", paraît-il. Mais de quoi parle-t-on réellement ? D'un continent qui représente à peine 7 % de nos exportations et une infime part de nos investissements étrangers dans le monde. Nos entreprises, autrefois très présentes, ont depuis longtemps tourné le dos au continent face à son naufrage. Une preuve parmi tant d'autres : BNP Paribas, notre plus grande banque, s'est largement désengagée de l'Afrique.

 

Autrefois présente dans quasiment toute l'AOF, l'AEF et l'Océan Indien, la France a progressivement vendu ou fermé presque toutes ses installations (Madagascar, Cameroun, Comores, Égypte, Île Maurice, Burkina-Faso, Mali, Gabon, Guinée, Tunisie, Sénégal, et même la Côte d'Ivoire !) "Question de stratégie", nous dit-on. Mouais. En réalité, la situation est plus prosaïque : des économies modestes et des situations politiques chaotiques. Peu de "pognon propre" et une multitude de risques réputationnels tels que la corruption et les fraudes.

 

La France économique se concentre sur l'UE, le continent américain, le Golfe et bien sûr l'Asie, car c'est là que les choses se passent.

 

"Mais enfin, nous avons besoin des matières premières africaines !"

L'Afrique n'a pas le monopole des matières premières. Le cuivre, le fer, le manganèse, la bauxite, l'uranium (oui, même l'uranium) se trouvent dans bien d'autres régions du monde.

 

"Et la francophonie... malheureusement, elle en prendrait un coup."

Permettons-nous d'être honnêtes. La francophonie est un symbole que la France agite en vain, n'ayant pas encore digéré son déclassement. Le fait que des millions d'Africains parlent ou baragouinent notre langue ne nous apporte RIEN, si ce n'est une justification linguistique pour nous coloniser.

 

"Et les votes à l'ONU en soutien de la France ?"

Franchement, qui peut mettre en balance les dommages causés par certaines immigrations chez nous avec les occasions rarissimes où nous sollicitons le soutien de nos amis africains pour voter des résolutions qui ont rarement un impact réel.

La géographie.

Non, la Méditerranée n'est pas un lien. C'est une mer, et on ne la traverse pas comme un ruisseau. Les côtes françaises sont à des centaines de kilomètres de celles de l'Afrique du Nord. Personne ne prend le risque de monter à bord d'une barque ou d'un zodiac pour arriver chez nous. La majeure partie de l'immigration illégale (y compris les prétendus "réfugiés" et les faux mineurs isolés) passe par l'Italie et l'Espagne avant de franchir nos frontières insuffisamment contrôlées et protégées.

 

Conclusion :

 

On nous trompe. Nous pouvons tout à fait adopter le modèle danois. Cette petite nation courageuse nous montre qu'il est possible d'être ouvert, solidaire, démocrate, écologiste et progressiste tout en refusant d'être envahi, maltraité et dépouillé.

 

Avoir le courage de Mette Fredericksen nous vaudrait quelques mois de récriminations de la part d'ONG et de pays africains, mais cela passerait rapidement. Si nous avons pu faire accepter la réforme des retraites aux Français, nous pouvons faire accepter aux Africains une réforme de l'immigration.

 

Mais au-delà de la fermeture des incitations, il est surtout nécessaire de reprendre le contrôle de nos frontières. Quitter Schengen ? Pas nécessairement. Nous devons rester attachés à la libre circulation des Européens en Europe, mais pas à celle des migrants, surtout s'ils sont illégaux.

 

Avec nos amis italiens et espagnols, nous devons poser une condition simple pour maintenir une circulation fluide des biens et des personnes : "Vous devez systématiquement refouler les migrants loin de nos frontières. Comment vous vous y prenez et ce que vous en faites, on s'en fiche. Vous les avez laissés entrer en Europe alors que vous êtes censés protéger nos frontières communes, donc débrouillez-vous. Nous sommes même prêts à payer pour vous aider, comme le font les Britanniques avec nous. Mais 'no pasaran'."

 

Qu'en est-il des clandestins déjà présents et que leurs pays ne veulent pas reprendre ? Outre les mesures de représailles commerciales, financières et de visas que nous devons déployer sans hésitation, il existe également une solution toute trouvée. Nous pouvons imiter deux grandes démocraties anglo-saxonnes, l'Australie et le Royaume-Uni. Passons des accords avec quelques pays d'Afrique (comme le Rwanda l'a fait) qui, moyennant un coût raisonnable pour nous mais un gros bénéfice pour eux, accueilleront les clandestins que nous leur enverrons en charter et où ils pourront "demander l'asile".

 

Voilà, tout est possible, mais il faut le vouloir contre vents et marées. Nous devons parvenir à convaincre au moins 2 Français sur 3 qu'au-delà de nos divergences sur la politique économique, sociale, sociétale, environnementale et internationale - divergences qui doivent être tranchées par le débat démocratique et le vote - nous devons être profondément unis pour continuer à vivre en tant que Français en France. Cela implique de protéger notre civilisation, qui est faite d'une "européanité" et de modernité, ainsi que notre modèle social contre l'invasion, l'acculturation et le pillage.

Frédéric Amoudru, ancien cadre dirigeant du secteur bancaire.

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