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IMMIGRATION

“Immigrations, osons le débat des origines”

Gérald Darmanin tente à grand peine d’imposer une nouvelle loi sur l’immigration. Cette loi ne sera, à n’en point douter, qu’un petit serrage de vis censé répondre à la très mauvaise passe dans laquelle nous sommes. Mais cette démarche, si modeste et peu ambitieuse qu’elle promet d’être, fait pourtant déjà débat au sein de la macronie, dont la perfidie vient encore de se révéler avec la proposition de loi sur le vote des étrangers. Avec ce projet scélérat, la stratégie macroniste est donc limpide : Darmanin pour rassurer la France de droite et Houlié pour appâter l’électorat de gauche et immigré. Le fameux « en même temps » du locataire de l’Elysée, machiavélique et putride comme souvent.

Nous aurons donc un grand débat sur l’immigration à l’automne qui, comme toujours, fera la part belle aux ONG immigrationnistes et aux églises qui, reconnaissons-le, le sont tout autant. Aucune personnalité ou organisation réclamant l’arrêt de l’immigration ne sera entendue par le gouvernement. Et les personnalités du camp national hostiles au laxisme migratoire seront comme toujours décriées et discréditées.

" Le peuple qui, par sondages interposés, clame depuis des années « l’immigration ça suffit ! » "

Le peuple qui, par sondages interposés, clame depuis des années « l’immigration ça suffit ! » sera, une nouvelle fois, ramené par les “progressistes” au rang de troupeau névrosé qui doit être transcendé par une élite “éclairée”. Mais au fait, ce peuple français est-il aussi opposé à l’immigration qu’on le dit ?

Le postulat qui est ici posé est que cela dépend des origines de cette immigration. Les Français ne pensent pas l’immigration au singulier. Ils savent très bien faire la différence entre les immigrations, celles avec lesquelles ils trouvent affinités ou complémentarités et celles dont ils observent la profonde altérité et tout ce qui en découle.

Lorsqu’on leur pose la question de l’immigration de manière monolithique, sans distinction possible, comme le font les instituts de sondage, le réflexe d’une nette majorité de Français est de s’y opposer. Ce à quoi les séraphins « du tout ira bien » nous rappelleront avec raison que le rejet de l’immigration au singulier nous aurait privé du réel enrichissement qu’apportèrent COLLECTIVEMENT les arrivants européens, arméniens, juifs, chrétiens d’Orient et d’Extrême-Orient.

Il leur est impossible d’admettre, par pure idéologie, que pour les immigrations maghrébines, sub-sahariennes et quelques autres (musulmanes en général), le bilan est collectivement beaucoup plus… comment dire… « compliqué », pour adopter la novlangue “techno-cool”. A nous la faute pour les uns, leur faute pour les autres, torts partagés pour certains. Peu importe, on ne va pas refaire le film et écrire un nouveau scénario en mode Le Lagon Bleu.

Pour les “progressistes”, il suffirait de doubler le pognon de dingue que l’on met dans la France remplacée, que l’on installe une escouade de flics sympas et bienveillants au bas de chaque immeuble, que l’on mette un prof derrière chaque élève “racisé”, que l’on crée des quotas pour les jobs lucratifs et visibles en faveur de leurs parents, que l’on s’abîme en excuses pour ce que nous avons fait à leurs ancêtres, etc. et le tour sera joué. En clair, vous verrez braves gens, non seulement on règlera les problèmes des “déjà ici”, mais on pourra aussi en accueillir plus. Beaucoup plus. Car pour réussir la “créolisation” ou le “métissage” ardemment réclamés par la mélenchonie et l’écologie, plus discrètement fantasmés par la “gauche de gouvernement”, comme elle aime à se décrire, ainsi que les troupiers de la macronie, il faudra laisser venir cahin-caha quelques centaines de milliers d’“autres” chaque année.

" Et si nous osions, enfin, nous poser les bonnes questions ? "

Et si nous osions, enfin, nous poser les bonnes questions ? Mettons au défi les instituts de sondage d’avoir le courage d’interroger les Français de la façon suivante :

« Etes-vous favorables à la poursuite de l’immigration des régions ou des populations suivantes » ?


• Europe (hors Turquie)
• Amérique du Nord (États-Unis et Canada)
• Maghreb et Moyen-Orient (hors Israël)
• Afrique subsaharienne
• Extrême-Orient (Chine, Japon, Corée, Indochine, etc)
• Chrétiens d’Orient

Ce sondage n’aurait aucun caractère raciste puisque, comme l’INSEE pour ses statistiques et son recensement, nous raisonnons ici en termes de zones d’origine et non de races.

Prenons les paris que pour la première région (Europe mais sans la Turquie) la réponse sera majoritairement oui, c’est-à-dire favorable. Un exemple : nous avons tous, en effet, constaté l’accueil particulièrement généreux et enthousiaste des Français pour les réfugiés ukrainiens qui, même s’ils avaient été 100 000 de plus, n’auraient pas davantage rebuté les Français.

Pour les réfugiés d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Afghanistan, les Français sont, en revanche, extrêmement réservés. Cela a peut-être un rapport avec le fait que ces régions envoient très majoritairement chez nous et ailleurs en Europe des hommes et plutôt jeunes. Apparemment, dans ces cultures les femmes et les filles peuvent rester sous les bombes et les persécutions, tandis que les hommes se carapatent à l’étranger. Pour les Ukrainiens c’est exactement l’inverse. CQFD.

L’Amérique du Nord, encore majoritairement peuplée d’Occidentaux, étant une terre d’immigration et non d’émigration, elle ne suscite aucune crainte migratoire de notre part. Elle ne nous envoie que des cadres pour les filiales de sociétés américaines et des amoureux de la France.

Pour les deux suivantes régions suivantes, à savoir le Maghreb, le Moyen-Orient et l’Afrique subsaharienne, la réponse au sondage sera massivement non, c’est-à-dire pas favorable à la poursuite de l’immigration. L’exception étant Israël car l’immigration juive a historiquement été globalement une chance pour la France.

Pour les peuples d’Extrême-Orient, on ne peut pas trop savoir, même si le bon sens penche pour un oui, car on ne voit pas de fondements à une opposition majeure, vue l’expérience positive que nous avons de leur intégration ici, et la formidable force économique et intellectuelle que représente cette partie du monde.

La réponse pour la dernière catégorie, à savoir les chrétiens d’Orient, ne fait pas l’ombre d’un doute. Ces chrétiens, quasiment toujours diplômés et occidentalisés, sont bienvenus en France et ils l’ont mérités. Du Caucase, Arméniens et Géorgiens ; du Moyen-Orient ces Libanais et Syriens chrétiens ainsi que les Coptes d’Egypte, qui ont largement émigré à travers le monde quittant leur statut de minorités dans des pays majoritairement musulmans. Partout où ils se sont installés, ils ont opté pour une assimilation presque forcenée, s’attirant les critiques des “différentialistes” qui pratiquent la pâmoison devant l’“authenticité” des “autres”, mais font la danse de Saint-Guy quand il s’agit de l’“authenticité” des “nôtres”.

Avec de tels résultats, les Français confirmeront qu’ils ne sont pas, comme les “progressistes” aiment à les dépeindre, des abrutis agités par des peurs, mais bien des gens pragmatiques qui ont “testé le machin”, qui savent ce qui marche bien ou moins bien ou même pas du tout ; des gens qui sont au fait de ce dont ils ont envie ou tout au moins ce à quoi ils ne sont pas opposés.

" Repenser les quotas "

Face à cette volonté des Français, que faire concrètement ?

L’idée des quotas n’est pas nouvelle mais elle n’a jamais vraiment été pensée dans le sens de la volonté des Français.

A la lumière de l’analyse précédente, ces quotas doivent être minuscules, toutes catégories confondues (asile, travail, regroupement familial, études), pour les régions non-désirées. Ils doivent au contraire être plus larges pour les immigrations auxquelles les Français acquiescent.

« Raciste ! », diront les assoiffés de différence. Répondons-leur par avance : « Vous voulez l’Afrique et le monde arabo-musulman en France ? Eh bien, allez vivre là où ils sont déjà. Expatriez-vous ! » Les humanistes argueront que cela ne correspond ni à nos traditions ni à l’esprit universaliste français. Soit. Mais les traditions, on a su en changer quand elles handicapaient la société.

Prenez le patriarcat, par exemple : c’était l’un des fondements traditionnels de notre société. On y a mis un terme en émancipant les femmes et tant mieux. Pareillement, depuis des générations, l’avortement était criminalisé car par tradition on ne pouvait s’opposer à ce que l’on considérait comme la création de Dieu. Il a été légalisé et c’est bien, même si l’on peut regretter certains excès. Par tradition encore, on exécutait les grands criminels car on pensait qu’ils ne méritaient pas de vivre. On a mis fin à cette pratique, malgré les réserves d’une majorité de Français qui aurait bien continué à occire les pires barbares. Quant à notre universalisme, il avait été conçu pour la diffusion de nos idéaux à travers le monde, pas comme un outil de notre propre invasion en son nom...

Jean Messiha, président de l'Institut Vivre Français

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