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Silhouette d'horreur

Société 

Djihadisme et « déséquilibrisme » : la fabrique d’un mensonge d’État

Jean Messiha

Président de l'Institut Vivre Français

 

 

Samedi 3 février 2024, Gare de Lyon, Paris, 7h35 : sans raison apparente, un individu sort un couteau et un marteau et poignarde un passant à l’abdomen. Des personnes tentent de s’interposer et sont, à leur tour, blessées, bien que moins grièvement. La première victime est entre la vie et la mort.

L’individu est interpellé peu après. On apprend rapidement qu’il a 32 ans, qu’il est Malien et qu’il a un titre de séjour italien. On nous annonce dans l’heure suivant son interpellation que c’est un « déséquilibré » et qu’il souffre de problèmes psychiatriques. En clair, un fou. Comment et pourquoi les représentants de l’État et pire, les grands médias nationaux, bêlent-ils en chœur cette thèse alors que rien ne permet de l’étayer à ce stade ?

Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, la source de l’info sur le déséquilibre prétendu de l’assaillant est … l’assaillant lui-même ! Reprenant les éléments de langage de Laurent Nunez, Le Figaro rapporte ainsi que « le suspect a déclaré spontanément souffrir de troubles psychiatriques ». Les fous reconnaissent spontanément qu’ils sont fous maintenant ? C’est nouveau, ça vient de sortir. Tout psychiatre vous dira qu’il est un principe immuable en psychiatrie : un fou ne sait jamais qu’il est fou. C’est même l’une des caractéristiques premières de la folie que d’être dans l’incapacité de s’auto-diagnostiquer telle. Mais que voulez-vous ? On est chez les fous, c’est le cas de le dire.

Pourquoi, dès lors, ce lâche confort à accréditer immédiatement une piste sans prendre la moindre peine de l’accréditer ? Pourquoi cet empressement à dédouaner ainsi un criminel qui a failli emporter des vies innocentes sans raison ?

Considérer que nos ennemis sont fous, déséquilibrés ou atteints de troubles psychiatriques relève au mieux d’un dédain prétentieux et d’une cécité militante, au pire d’une manipulation médiatique visant à endormir l’opinion pour éviter qu’elle ne prenne conscience du danger qui la guette.

Car dérangés, illuminés ou aliénés, nos ennemis ne le sont nullement ni d’aucune façon, à de rares exceptions près. Surtout quand ils se disent eux-mêmes dingues, dans une forme de taqqiya à peine voilée. Un irresponsable au sens psychiatrique comme au sens du droit, est dans l’incapacité de douter de son propre délire. Une telle irresponsabilité « se déclare » après une longue expertise de plusieurs médecins sur plusieurs jours voire plusieurs semaines. Autrement dit, la folie ne se décrète pas et encore moins ne s’auto-décrète. Elle doit être reconnue par un collège de professionnels aguerris.

Or rien de tout cela n’a été fait pour l’assaillant malien de la Gare de Lyon, ce qui n’a pas empêché la thèse du déséquilibre psychiatrique de se propager comme une traînée de poudre jusqu’à faire la une de tous les journaux.

Comment cela est-il possible et qui pour gober pareille information, tellement rapide, péremptoire, gratuite et définitive qu’elle constitue en elle-même l’aveu du mensonge ?

Où diable sont passés les fins limiers de Médiapart, les vérificateurs sourcilleux du Monde et autres « fact-checkers » chevronnés et tatillons de Libération, prompts à transformer la moindre erreur infinitésimale d’un membre du camp national en une affaire d’État proto-hitlérienne ?

Ils étaient manifestement aux champignons ce samedi matin à l’heure de l’attaque. A moins qu’ils n’étaient en pleine opération commando pour traquer le retour du Troisième Reich au lycée Stanislas.

Dommage

Car l’identification de l’assaillant a permis dans les heures qui ont suivi, de nous dire le fin mot de l’histoire.

Le même jour en milieu de soirée, l’auteur de l’attaque a été examiné par un médecin. Pour lui, son état est « compatible » avec une mesure de garde à vue. Il y a donc un choix politique et éditorial délibéré de considérer dès les premiers instants de l’interpellation, de dire que c’est un fou.

Mieux encore, ce même assaillant avait posté il a trois mois une vidéo sur TikTok où il annonçait sans ambiguïté ses motivations anti-françaises et où il en appelait à Allah.

Un fou opère sans calculer, sans préméditer, sans rationaliser ni prévoir quoi que ce soit. En un mot comme en mille, sans réfléchir.

Tel n’est pas le cas de ce criminel qui n’a de « déséquilibrée » que sa situation administrative puisqu’il était sous le coup d’une OQTF, information qui a, là encore, démenti le préfet de Police de Paris qui s’est imprudemment aventuré à dire immédiatement et sans rien vérifier que la situation de cet individu était « tout à fait en règle ».

La vérité – et elle va être très dure à entendre pour le système gaucho-progressiste – est que cet individu est un immigré clandestin, un musulman radicalisé et en fin de parcours, un terroriste islamique qui a tenté de tuer au nom de l’islam.

Une première ? Loin, très loin de là.

 

Tout le monde l’a oublié, mais, lors de l’attaque au couteau et au marteau du Pont de Bir-Hakeim le 2 décembre dernier, le même système médiatico-politique gaucho-progressiste, avait également tenté de nous vendre spontanément la thèse du déséquilibré, là encore sans le moindre fondement ni la moindre expertise. Avant de découvrir, comme pour l’assaillant de la Gare de Lyon avant-hier, qu’il avait posté une vidéo où il justifiait par avance son geste en invoquant l’islam et Allah. Bis répétita.

On pourrait multiplier les exemples de tous ces « déséquilibrés » que journalistes de gauche et politiques progressistes, grimés en psychiatres de carnaval, nous avaient spontanément vendus comme tels et qui, au fur et à mesure de l’avancée des enquêtes, apparurent pour ce qu’ils étaient vraiment : des musulmans radicalisés et des terroristes islamiques. Une liste exhaustive, bien que datant à présent, a été établie par la philosophe Renée Frigosi dans une tribune publiée dans le Figaro Vox le 7 octobre 2019, peu après l’attaque meurtrière à la préfecture de police de Paris, là encore par un individu présenté comme fou, au titre parfaitement évocateur de ce que l’on cherche à démontrer ici : « À chaque fois qu’un attentat est commis, on évoque d’abord un déséquilibré » . La technique est rôdée : passés les jours, une actu en chassant une autre, seul ce qui aura été martelé dans les heures suivants les attaques sera retenu par l’opinion. La vérité, qui arrivera des jours, voire des semaines plus tard, n’intéressera plus grande monde. Dormez, dormez braves gens.

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